Disent les femmes soumises…
Ma mère me jeta un regard glacial. Le mot concubinage est considéré comme une obscénité. Tout ce qui est en lien avec la sexualité, même verbalement, est source de trouble et d’interdit. La réalité de ces pratiques n’a pas besoin d’yeux, de langue, ou de raison. Elle est un privilège masculin entendu, qui ne souffre pas les commentaires de remise en question.
Pourtant, le sexe est dans tous les regards. Dans toutes les attitudes. Dans cette non-mixité réclamée comme un rempart contre la tentation. Dans cette obsession du corps de la femme. De ce qu’on doit laisser voir. Dans ces mâles transformés en gardiens pathétiques d’une vertu mensongère. D’un banal entre cuisses, qui s’acharnera à se venger de ses geôliers. Et qui jouira à chaque aventure, d’avoir trompé les miradors du clitoris.
Triste champs de gloire pour cette jeunesse qui n’a même pas conquis son droit à un plaisir pourtant » à portée de main « . Qu’ils aient laissé des imams cinoques et des idéologues de comptoir les posséder jusqu’à l’intime.
L’auteure Myassa Messaoudi, Franco-algérienne originaire de Sidi Bel Abbes est traductrice et activiste féministe. Son livre est publié par les éditions Koukou à Alger.
Communiqué de presse de l’éditeur.
