Le 8 décembre 2003 j’avais écris ces quelques lignes sur l’état du Tescou (rivière sapiacaine) texte qui devait être publié sur le journal de l’association du quartier de Sapiac mais qui a été censuré car quelques mots heurtés leurs petits esprits tordus. Nous sommes en 2021 soit 18 ans après rien a changé . Promenez-vous vers la cotre Torte et du haut du pont contemplez ce paysage désolant de cette rivière. En voici l’écrit
Dis moi garcounet, tu permets que je t’appelle ainsi.
L’autre jour ! Je t’ai vu m’observer, me scruter, j’ai vu dans tes yeux la tristesse, j’ai entendu ton cœur pleurait
Dis moi garcounet
Te souviens tu ?
De mes belles berges sablonneuses quand j’offrais mon sable fin à ton père.
Mon eau qui accueillait et chatoyait si tendrement ton corps
Ses arbres majestueux qui donnaient ombrage et quiétude
Tous ses animaux d’eau, ses oiseaux, ses poissons que tu venais taquiner
Toutes les aventures cocasses des pescaires
Les barques des Petit, Borges que je portais et ballottais au fil des remous
Vos cris d’enfants en guise de bonjour et de bonsoir,
Vos ricochets, que j’accompagnais d’une multitudes de ronds,
Vos douces rencontrent sous les arches de mon fidèle ami le pont
Ses maisonnettes, ses parcs, ses jardins, ses fleurs odorantes qui longeaient mon rivage
Te souviens tu de Gaston Bompard mon fidèle concierge
C’était le temps du respect .
Aujourd’hui garcounet regarde-moi !
La folie humaine me torture, me massacre
J’étouffe, je m’évapore, je n’ai plus d’eau dans mon lit
Décor apocalyptique, saleté, puanteur, délabrement, je ne suis plus rien, j’inspire que haine, rancœur, dégoût.
Que me reste t il ?
Mon fiel, liquide agonisant que je déverse régulièrement et qui répand, tristesse, misère, désolation.
Pourtant coule de mes blessures qu’amour
Dis moi garcounet
Peux dire s’il te plait à cette dame que l’on nomme Préfète qu’il y a en bas de chez elle un cours d’eau qui se nomme Tescou et qui aimerait aussi respirer, vivre.
Comme mon grand frère le Tarn, j’ai besoin d’être nettoyer, cajoler, de plaire
Dis leur que la dignité n’est pas simplement humaine
Dis leur à ces gouvernants que si c’est exprès ce sont des salauds
Dis leur que s’ils ignorent c’est encore pire
Dis leur que ma beauté c’est leur beauté
Dis leur vite que mon eau c’est votre vie.
Serge Cariven 10/03/2021